Si l'on se penche sur les pays ayant vu leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par habitant le plus augmenter depuis 2000, on trouve en grande majorité des pays d'Asie centrale et du Moyen-Orient. C'est ce que révèlent les chiffres de la base de données de la Banque mondiale sur les émissions par pays.
Ce sont toujours des pays comme l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Qatar qui présentent les émissions de GES par habitant parmi les plus élevées au monde (24 à 58 tonnes par an en 2023), en lien notamment avec leurs vastes industries pétrogazières, mais ce ne sont pas pour autant ceux ayant enregistré les plus fortes hausses depuis le début du siècle. En Arabie saoudite par exemple, les émissions annuelles de GES ont augmenté de 2,6 tonnes par habitant entre 2000 et 2023. En comparaison, sur la même période, elles ont grimpé de 3,3 tonnes par habitant en Iran, de 4,3 tonnes en Russie et au Kazakhstan, de 4,5 tonnes en Bosnie-Herzégovine (lié en partie au redressement du pays après la guerre), de 7,1 tonnes en Chine et de 13,5 tonnes en Mongolie. L'explosion des émissions par habitant en Mongolie est due, pour une grande part, à la persistance de la forte dépendance du pays au charbon pour la production d'énergie.
Au Laos et au Vietnam, les émissions annuelles de gaz à effet de serre par habitant ont augmenté de 3 à 4 tonnes au cours des deux dernières décennies. Cependant, les niveaux d'émissions dans ces deux pays d'Asie du Sud-Est (5 à 6 tonnes par an par habitant) restaient inférieurs à la moyenne mondiale (6,4 tonnes par habitant en 2023). Plusieurs facteurs, comme la croissance démographique, la croissance économique, les types d'activités industrielles prédominants et l'utilisation des combustibles fossiles, jouent un role dans l'ampleur de la hausse des émissions de gaz à effet de serre dans les pays émergents.
L'analyse présentée dans le graphique ci-dessous est basée sur les pays comptant au moins deux millions d'habitants. Les petites nations insulaires à l'origine de fortes émissions par habitant, comme les Palaos ou Trinité-et-Tobago, ont par exemple été exclues.